Jeanne Picquigny est une jeune femme au caractère bien trempée et à la recherche de son père, scientifique en Afrique. En 1921, elle part à l’aventure pour tenter de trouver une piste ou des indices pour savoir ce qu’il est devenu. De rencontres en relations sensuelles et charnelles, Jeanne va découvrir un pays, une culture et des gens très différents. Amitié, amour, sexe et volupté pour ces deux tomes rassemblés en un seul volume qui se lit avec plaisir et grand étonnement.
Fred Bernard ne déroge pas à la règle pour cette bande-dessinée. Comme pour ses autres ouvrages (Cléo, Himalaya Vaudou…), il met à l’honneur la surprise, les propos qui oscillent entre poésie et dialogues crus. Ici, pas de pudeur, on est dans la vie, la vraie, celle qui vous fera sourire, vous gênera et vous provoquera. Il renoue avec le récit d’explorateurs, l’aventure. Celle qui ne vous laisse pas indemne. Le chapeau râpé, les habits élimés, les cernes sous les yeux mais la découverte avant tout. Bref, le voyage.
Pas de politiquement correct, l’auteur donne ses coups de crayon à qui veut bien les lire et les accepter en tant que dessin de BD à part entière et non seulement comme impulsion graphique. Brut, oui. Particulier, évidemment. On aime ou on passe à côté. Lisez, indifférence ou émotions, à vous de choisir. Mais jetez-y au moins un coup d’oeil. Fred Bernard est un artiste décalé et un peu dans son monde avec qui plus est, le mérite d’assumer! Bravo !
La tendresse des crocodiles et l’ivress du poulpe, Casterman, 2012.