Tomas est un écrivain qui n’y arrive pas. Pas d’inspiration pas de talent inné, pas grand-chose quoi.
Beaucoup de découragement, tout au plus. Mais il le sait, ce n’est pas comme ça qu’il écrira une ligne. C’est pas sa femme non plus qui va l’aider. Artiste-peintre hype et égocentrique, elle est indifférente, pire, odieuse. Et avec lui, un peu plus qu’avec les autres. Et pourtant Tomas, portugais en mal d’histoires à mettre sous la dent des lecteurs aimerait bien lui aussi être quelqu’un. Il est persuadé qu’une muse pourrait l’y aider. Une femme qui représenterait l’idéal, la perfection, bref la femme de ses rêves. Mais où se cache-t-elle à part dans ses rêves les plus fous ?
Parfois, il suffit d’un tout petit quelque chose en plus pour s’aider soi-même… Non ?
Un très bel ouvrage en forme dessinée tiré par un fil rouge, tant dans la forme que dans le fond. Une ligne, des aplats, des touches rouges pour signifier une pensée, un personnage, un sentiment ou une émotion. Rage, colère, orgasme, joie, amis compatissants, petite copine ingrate, il est présent à chaque page et donne aux dessins en noir et blanc tout leur sens. Des notes de musique à l’odeur du café, du bruit de la machine à écrire que notre héros utilise aux soupirs de sa femme…le rouge va et vient dans l’histoire et prend partie majeure de la vie des femmes et des hommes qui jalonnent les planches de cette très belle BD…
Une belle réflexion sur l’art, l’amour et les sentiments, le sexe et l’éphémère des sentiments. Meilleure BD 2001 au Portugal !
Celle de ma vie, celle de mes rêves, Pedro Brito, Joao Fazenda, 6 pieds sous terre, 2008