Little Joséphine est une BD hors du commun. Une courte entrée en matière dans des univers tout particuliers que sont la vieillesse et la perte d’autonomie. Oui, oui, je vous entends d’ici « Rien de gai dans cette histoire-là ! ». Entendu, j’essaye de vous convaincre ? Ce petit bout de bonne femme vous touchera ou non, à chacun son vécu et son histoire. Cependant, elle ne vous laissera pas indifférent. Un beau pari de raconter sans manichéisme le quotidien d’une vielle femme atteinte de la maladie d’Alzheimer et d’une soignante, prête à tout pour faciliter la vie de Joséphine.
Un pari réussi grâce à un graphisme simple et des explications claires qui permettent de mieux comprendre comment la maladie progresse et rend à la fois dépendant et dépressif. Un avis sensible et subtil du côté de la narratrice omniprésente dans la vie de la vieille dame. Un regard touché et touchant qui vous fera entrer avec beaucoup d’empathie au sein d’une vie elle aussi, toute particulière.
Un hommage aux malades et aux professionnels peu reconnus et qui ne font souvent pas ces métiers par vocation. Aucun pathos, on montre sans cacher les aspects négatifs aussi souvent que vous en serez peut-être un peu gênés. Les planches parfois emplies d’un texte fort nous poruvent à quel point les personnels soignants deviennent tour à tour infirmier, confident, proche, presque famille. Des couleurs peu diversifiées mais qu’à cela ne tienne, on évolue dans un monde proche et lointain à la fois, vide et étouffant dans un même temps, ce qui nous fait, nous aussi, perdre nos repères.
Mais c’est pour la bonne cause ! Alors tournez ces pages avec précaution et attention, vous en apprendrez plus que ce que vous pensiez.
Une préface d’un cadre hospitalier à lire ABSOLUMENT!
A lire aussi, la critique de Cakokilit qui a aimé aussi!
Little Joséphine, Raphaël Sarfati, Valérie Villieu, La boite à bulles, 2012.