Noah Baumbach et Agnès Obadia vont peut-être m’en vouloir. Peut-être. Osons tout de même. Prendre le risque et comparer. Agnès Obadia c’est du léger, du pas franchement intello mais des sentiments, c’est Romaine par moins 30, bref un peu de vraie vie édulcorée. Noah Baumbach, ça ressemble plus au décalage et à la critique au vitriol, c’est Greenberg avec un Ben Stiller, hors de ses rôles habituels, cynique et paumé. Bref, un peu Américain et hype.
Deux films, du grand public au cinéma indé, peut-il y avoir un parallèle possible ? Tentative de réponse et de rapprochement.
Deux films sortis presqu’au même moment, deux femmes, une même génération et deux bouffées d’air frais. On entre dans la salle obscure en se disant qu’on va prendre un peu de bon temps. Pari réussi. Forme du long-métrage et héroïne se répondent en miroir. Frances Ha (prononcez Francesa) et Joséphine, c’est le trentenaire un peu caricaturée certes mais c’est l’anormalité caractérisée, la drôlerie, la folie et la tendresse incarnée.
C’est l’agacement aussi, le grrr qu’on pourrait être obligé de tirer en voyant l’énergie et la maladresse de ces deux nanas hors du commun. Et pourtant, l’intrigue n’est pas folle ni sensationnelle mais rien de s’y retrouver en partie ou dans son ensemble, ça fait du bien ! On sourit, on rigole même et on entre dans la vie de deux personnages qui paraissent tour à tour improbables et réalistes mais qui nous touchent vraiment.
Plus encore qu’une description de deux filles paumées à souhait, galérant financièrement et toutes les deux incasables, les réalisateurs et les scénarii répondent avec brio et tendresse à la grande question qui nous touche de plus ou moins loin, finalement c’est quoi un bon ami ? Des pistes, des esquisses, des insinuations qui donnent des débuts de réponse mais qui provoquent surtout notre propre intuition. La vraie affirmation, c’est vous qui l’aurez. Même démarche pour la jolie réflexion sur l’âge adulte et le deuil d’une adolescence prolongée.
De la couleur au noir et blanc, les styles différent et donnent des nuances très éloignées. Soyez étonnés par Frances Ha qui donne à voir la vie sous une teinte neutre et qui provoque votre imagination. Vous créerez vos couleurs vous-même en rêvant la lumière, l’obscur ou le plus éblouissant. Peu importe l’image, les messages sont aussi dans les paroles et les blagues à prendre parfois au 42ème degré. Pas que du léger, attention ! Méfiez-vous, vous n’en sortirez pas que distrait.
Deux (très) bons moments de cinéma qui aèrent et font réfléchir, c’est l’été, profitez !
Par ici, la bande annonce de Frances Ha ! Et par là, pour celle de Joséphine!
Décidément on parle de l’amitié cette semaine … Bises
Et oui, l’amitié, toujours et encore!