Gondry ne finira pas de nous étonner. Surréaliste, décalé, fantastique, rêveur, son cinéma ne manque pas de qualificatifs. Il ne se loupe pas non plus quand il s’agit de nous faire réfléchir.
Il nous provoque avec finesse sans même que nous nous en rendions compte. Un maître dans l’art de nous mener en bateau et de nous faire dire C’est de lui, ça ?
Un nouveau défi pour Gondry avec ce long-métrage qui, sous des airs de docu-fiction, est un vrai long-métrage de…fiction. Ici, acteurs sont des jeunes qui jouent. Leur vie certes, mais qui jouent.
Tous amateurs, les adolescents de ce film ont été recrutés directement dans le Bronx et ont été dirigés par les inspirations de Gondry et de ses souvenirs d’enfance et d’adolescence. Un projet intéressant qui ne raconte ni plus ni moins la dernière journée d’une poignée de lycéens qui rentrent grâce au bus qu’ils ont utilisé toute l’année.
Simple le pitch ? Oui, un peu mais c’est 1h30 de huis clos qui remue, qui fatigue ou agace même, le « chambrage » est continuel, ça oscille entre le gentillet-taquin et le carrément débile-méchant mais ça reflète avec exactitude ce que peuvent vivre les ados de toutes générations confondus.
Des personnages qui retiendront votre attention et vous feront entrer dans leur univers sans pitié. Des moments drôles, touchants et qui donnent tous à réfléchir. Des thèmes propres au passage à l’âge adulte qui sont traités parfois sans grande pudeur mais qui, toujours mettent en exergue les étapes de la vie d’un jeune adulte. Un véritable road-movie qui donne l’impression au trajet d’être un réel voyage qui dure des heures. Il pleut, il fait beau, il fait presque nuit, les repères nous semblent flous. La ville et l’ambiance New-Yorkaise populaire nous revient en pleine gueule pour mieux nous toucher!
Oui, en terminant ce visionnage, on ne sait pas vraiment quoi en penser mais finalement on y re-pense. N’est-ce pas ça un film réussi ?
Le making of du doublage français, à voir!