Les diablogues, c’est de l’absurde, du loufoque, bref du drôle. En ouvrant l’un des livres de Roland Dubillard, vous entrerez dans un univers à part. Ce grand Monsieur, dramaturge, poète, auteur de nouvelles et qui a cotoyé des grands noms comme Francis Blanche, Jean Vilar ou Raymond Queneau, laisse parfois sans voix. Perchée, décalée, déglinguée, les adjectifs sont nombreux pour qualifier son oeuvre. Entre le surréalisme et l’absurde, sa littérature se décline pourtant avec pertinence.
On entre dans des vies ordinaires de gens ordinaires. Aucune prétention dans des livres qui pourtant, valent de l’or. Les textes qui s’enchaînent ne vous apprendront rien de très nouveau mais vous feront réfléchir sur votre vision de la vie et des rapports aux autres.
Formatés dans notre époque, on ne croirait pas pouvoir prendre référence dans le temps de Dubillard. Erreur! Les diablogues, écrits en 1975 (!) sont contemporains et actuels et encrent ses lecteurs dans leur époque. Que ce soit aujourd’hui ou demain, la lecture de ces très courts sketchs vous fera sourire ou être ému. Attention, la chute ne tient qu’à vous d’être fructueuse!
Et pour prolonger le plaisir, voyez le très bon spectacle filmé éponyme du Théâtre du Rond-Point. Servi par François Morel et Jacques Gamblin, deux acteurs excellents et non moins faits pour ces rôles, la représentation d’1h20 offre au lecteur une des multiples interprétations que l’on peut se faire du travail de Dubillard. Du jeu d’acteur, des mimiques, une complicité entre deux hommes qui valent le détour! Une mise en scène d’Anne Bourgeois, simple mais efficace.
Les diablogues, Roland Dubillard, 1975, Gallimard
Les Diablogues, Théâtre du Rond-Point, Jacques Gamblin, François Morel, mise en scène Anne Bourgeois, 2011