Sébastien Pilote, réalisateur Canadien, n’en est qu’à son second film et pourtant il a tout d’un grand. Un film qui vous balance vos idéaux en miette, des personnages touchants qui jouent admirablement bien et surtout ce doute qui plane sur vous et votre jugement à la sortie de la salle.
Gaby est un éleveur de moutons qui a vécu dans la même ferme Québécoise toute sa vie. Une carrière qui allait de soi. Une reprise de l’exploitation après ses propres parents et une vocation. L’amour des bêtes, chez Gaby, c’est inné. Le travail sans jour de congés aussi.
Mais quand sa fille aînée lui demande une grosse somme d’argent pour se séparer de son mari et subvenir aux besoins de ses propres enfants, Gaby est bien emmerdé. Sa situation de paysan ne lui permet pas d’emprunter encore. Une seule solution lui vient à l’esprit. Tout revendre. Quitter ce qui représente une grande partie de sa vie…
Le démantèlement n’est pas un film facile. Ni drôle. On oscille entre le doute et l’envie de comprendre pendant presque deux heures sans avoir un avis certain sur la fin.
Et c’est dans cela même que réside le talent de ce jeune réalisateur! On est surpris, triste (souvent), heureux (assez peu) mais on n’est jamais indifférent.
Jamais.
Du début à la fin, il y a des milliers de moyens de se retrouver dans les personnages, de s’identifier à eux, de se remettre en question, de sourire de certaines situations et de se poser encore une fois a même question, Et moi, que ferai-je à sa place ? Mais également de réfléchir sur ce que le film véhicule comme idées et comme valeurs. La solidarité, la solitude, les relations familiales sous fond de crise sont autant de sujets qui sont traités avec vérité et parfois cruauté.
Un esthétisme qui vous embarque dans une ambiance orangée où le blanc des moutons ponctue à merveille.
Un film à ne pas louper.
Le démantèlementnt, Sébastien Pilote, 2013