Les souvenirs, quand ça refait surface, ça ne vous laisse pas tranquille aussi facilement que vous le croyez.
Quand les lieux se métamorphosent et suscitent chez vous une certaine nostalgie, impossible de lutter. C’est un peu ce que je me suis dit en passant devant mon ancienne école à Paris. Il passait en dessous d’elle une voie mystérieuse et laissée à l’abandon depuis bien des années.
Du trottoir où on attendait nos mères ou nos copines, on y était habituée.
On se penchait parfois histoire de voir un peu plus et de se poser toujours les mêmes questions. Mais elles servent à quoi ces rails ? On nous avait expliqué, à nous petits parigots, que ça servait à acheminer des marchandises à l’époque de nos grands-parents. On s’en est tenu longtemps à ça.
Et puis, c’était pas faux, les adultes, ils avaient raison. Mais c’est en creusant davantage qu’on comprend mieux.
La petite ceinture a été créée sous Napoléon III, dans la seconde moitié du 19ème siècle.
Ligne circulaire reliant la totalité de Paris, 31 km en 1h25, elle fut longtemps précurseur des chemins de fer (bien avant le métro) et permettant à de nombreux voyageurs de se déplacer et de relier les correspondances avec aisance. Pendant soixante-dix ans les Parisiens ont utilisé les trains de la Petite Ceinture avec une apogée au début du 20ème siècle avec l’Exposition Universelle qui a accéléré la création du Métropolitain !
Une avancée phénoménale pour les Parisiens désireux de se rendre au centre de Paris mais également le synonyme du déclin certain de la Petite Ceinture.
A partir de 1934, c’est aux marchandises que la ligne laisse l’honneur.
Ainsi, quand la Ville de Paris a décidé de réhabiliter un tronçon de la « PC », on a regardé avec curiosité le projet et on a attendu. Jusqu’en 2011 où enfin les curieux et nostalgiques ont pu enfin découvrir le bien bel hommage.
De la rue Olivier de Serres à la rue Desnouettes, les badauds peuvent (re)découvrir cette voie de chemin de fer réhabilitée et mise en valeur. Des éléments restés en l’état pour satisfaire la curiosité des amateurs d’histoire et une valorisation en adéquation avec les habitations au plus proche des voies praticables par les visiteurs.
Il n’était pas aisé de concilier approche touristique et intimité des habitations longeant la Petite Ceinture et pourtant, on se promène sans être dans le voyeurisme. On est, au contraire, dans l’observation, dans l’évasion même si on reste en ville. Un havre de paix au dessus de la ville, en somme.
La tranquillité des lieux nous apparaît comme une réussite et on se plait à nous replonger dans les souvenirs des lieux.
Une bien chouette balade à ne pas manquer si vous aimez Paris, les trains ou l’histoire.
A visiter, le site de la Petite Ceinture te n’hésitez pas à aller visiter le très bon site du Carnet aux petites choses sur le même sujet!
C’est vrai qu’elle fait fantasmer cette petite ceinture! j’aimerais bien avoir un appart qui donne dessus 😉 j’ai hâte d’aller voir ce tronçon ouvert au public!
Oui, elle fait rêver même! 🙂 de là à avoir un appart je crois que c’est pure illusion hihi mais ya 15 ans en arrière c’était encore possible!
Sur la partie historique, rappelons aussi que la Ville ne souhaitait pas intégrer la PC dans son réseau et la ligne, tout comme le chemin de fer, a été conçue pour transporter des marchandises car c’est cela qui rapportait des sous.
Je vous invite à lire les articles du service métropolitain de Petite Ceinture :
> http://www.petiteceinture.org/Le-service-metropolitain-de-la-539.html
C’est encore une ligne exploitable classée au Réseau Ferré National et peut voir passer des trains ponctuels à tout moment !
Quelques chiffres aussi sur cet aménagement minimaliste :
– 7 millions d’euros déboursés pour les travaux ;
– 47 arbres abattus
– 200 000 euros de loyer annuels payés par la Ville à Réseau Ferré de France, le propriétaire ;
– 10 000 euros l’entretien trimestriel de chacun des ascenseurs