La garçonnière d’Hélène Grémillon

6668557-dans-la-garconniere-d-helene-gremillonCe qui devait arriver arriva. Il y a quelques temps je me disais que j’étais bien trop bon public. Je n’aime pas tout ce que je lis, loin de là mais je trouve toujours un petit truc qui m’a plu, quelque chose qui m’aurait rendu moins ignorante même quand je suis mitigée.
Et souvent, je n’écris pas de billets négatifs.
Enfin très peu. Surement car c’est plus dur, plus audacieux de dire pourquoi on n’a pas aimé. Quand on aime, le subjectif aide énormément et les-grandes-phrases-qui-brodent se suffisent à elles-même. Quand il s’agit d’écrire sur du moins bon, moi, j’ose pas vraiment, je dois l’avouer.
Bon, et bien un peu de courage aujourd’hui.
Pourtant, ce roman, on m’en avait dit le plus grand bien. La rentrée littéraire aidant, les collègues le défendant, il avait presque tout pour me plaire. Sous fond de politique Argentine, l’intrigue met en scène plusieurs personnages épais et qui ont tous quelque chose à raconter.
Vittorio, psychiatre, retrouve au retour d’une soirée au cinéma, sa femme Lisandra sur le trottoir en bas de chez lui.
Suicide ou meurtre ?
Le point de départ détisse avec finesse une histoire qui vous tient en haleine. Eva Maria, ancienne patiente convaincue de l’innocence de Vittorio va raconter. Nous expliquer, à nous lecteurs curieux, ce qui s’est vraiment passé. Il y a dans le début de ce texte beaucoup d’espoir sur les thématiques qui seront abordées au fil des pages. Qui plus est, la forme d’enquête supposait un rythme vivace sans temps mort ou presque.
Et pourtant, quelle déception quand le fil se dénoue et quand l’auteure nous perd dans un imbroglio de sentiments, de sujets et d’émotions éparses.
Oui, c’est un roman fort et jusqu’au bout vous aurez envie d’en savoir plus sur la vérité mais l’entrelacement des descriptions sur la jalousie d’un côté, des pratiques sexuelles marginales et inavouables de l’autre donne une sensation très particulière. De nombreuses pages laissent place à une véritable analyse de ces dernières, nous laissant d’abord intéressé puis pantois et lassé.
Les événements politiques argentins introduits au début nous laissaient l’espoir d’en savoir plus et d’en apprendre davantage sur cette période historique forte de l’Argentine. On pense d’emblée à Luz ou le temps sauvage d’Elsa Osorio qui aborde ce sujet avec brio.
L’ambiance, la touffeur et les relations entre les personnages auraient pu teinter le roman d’une couleur Sud-Américaine intéressante. En finissant ce livre, j’ai eu cette impression d’être ici et à la fois, d’avoir ouvert de nombreuses portes sans en refermer une seule. On tente pourtant de comprendre l’auteure qui a voulu travailler avec des enjeux différents se complétant les uns les autres mais on se sent pourtant emportée dans un tourbillon qui nous échappe.
Le confident, premier roman de cette auteure mérite pourtant une chance…

La garçonnière, Hélène Grémillon, Flammarion, 2013

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