Est-ce qu’écrire sur ce nouveau roman de Véronique Ovaldé est bien utile, me suis-je demandé après avoir refermé ce très joli texte. En écumant les blogs et les sites des critiques littéraires en tous genres, mon questionnement s’est fait plus grand…
Oui, on en parle partout. Oui, on aime souvent, on apprécie moins parfois.
C’est Ovaldé, quoi.
Ce joli bout de femme qui écrit et souvent m’envoûte ne change pas de cap littéraire et me charme. Une fois de plus.
Réelle conteuse dans l’âme, elle met en valeur des personnages marginaux, des gens qui ne donnent pourtant pas grand chose à voir. Des contrées lointaines au petit bourg méconnu en passant par la sueur des grandes villes, elle décrit avec brio et élégance la vie, la vraie.
Ici dans cet opus au titre mystérieux, on ne connait pas Maria Christina Väätonen, héroïne de son roman, comme on ne connaissait pas Véra ou Paloma, femmes emblématiques de ces précédents livres mais on se prend au jeu et on découvre cette femme qui nous ressemble, qui pourrait être notre soeur, notre cousine, notre amie ou bien même être nous.
Maria Christina a 16 ans quand elle quitte le petit bourg dans lequel elle a grandit. Ni sa mère ni sa soeur lion d’être bienveillante ne montrent des signes d’émotions. Et pourtant, c’est le début d’une libération pour la jeune femme qui va s’affranchir des règles familiales mises en place depuis bien trop longtemps…
D’un secret de famille à l’autre, on découvre des vies ordinaires qui, pourtant, nous touchent. De la dureté d’une famille incapable d’aimer et de montrer toute sorte de sentiments, on passe à l’espoir fou d’un petit garçon que Maria Christina va devoir venir chercher au village natal, existence imaginée par l’auteur pour nous faire croire en l’humanité.
Un roman qui vibre et qui nous fait réfléchir sur les relations soeurs-soeurs, père-fille et ami-ami, loin d’être simple. Un hymne à l’Amérique suintante et à la littérature.
Un très beau roman qui ne déçoit pas. Et pourtant, le risque est parfois grand…
La grâce des brigands, Véronique Ovaldé, L’olivier, 2013
Ils en pensent quoi ?
Elles s’appellent Paloma, Vera Candida, Rosa ou Maria Cristina. Elles quittent brusquement leur village natal, un coin bourbeux et pauvre, laissent derrière elles un passé sans grâce, une mère indifférente, une soeur jalouse pour vivre une nouvelle vie qu’elles imaginent brillante comme du papier d’aluminium. Les héroïnes de Véronique Ovaldé ont toujours un morceau d’enfance dans leur poche et de la naïveté plein la tête. Télérama
Un récit à mettre dans les mains de tous ceux qui ont des comptes à régler avec leur passé, leur famille, un entourage hostile, pour y puiser la force et se laisser bercer par la féérie…L’ivrogne
il fera sans doute partie de mes lectures de cet hiver!
Et tu auras bien raison ! 🙂