Penny Hancock est une jeune auteur qui vit à Londres.
Nous n’en saurons pas tellement plus en lisant sa bio sur le site de l’éditeur. Pas bien grave à en croire ces maigres éléments ?
Et pourtant, l’envie de creuser un peu pour ne pas écrire sur rien m’a titillé. A chaque bouquin, ce désir d’en savoir plus sur l’homme ou la femme qui a écrit revient avec plus de force. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, les lignes lues sont bien le reflet d’une vie ou a contrario l’antithèse d’une existence. Compliqué de ne pas vérifier en refermant un texte.
Ici Penny Hancock, Londonienne de naissance tisse une intrigue qui transpire de l’embrun de la Tamise et des rues pavées de la capitale Anglaise chargée d’histoire et dotée du patrimoine architectural paradoxal qu’on lui connait. Un thriller sur lequel pèse le mystère des ambiances tamisées des pubs où habitués et passants se croisent. Un air froid vous glace la nuque ? On y est, vous êtes dans son univers. Attention pourtant, rangez canes au pommeau d’or et chapeau melon, vous ne trouverez que très peu d’éléments qui vous donneraient l’impression d’être en plein cœur d’un roman du 19ème siècle et de son charme.
Car Sonia, quarantenaire bien sous tout rapport est bien de son époque. Pas d’hier et surtout pas de demain, elle est là où on lui demande. C’est bien ça le souci. Alors quand rien ne va plus et que les jeux ne demandent qu’à être faits, ni une ni deux, elle décide de choisir, au détriment de la liberté de Jez, jeune garçon qui passe au mauvais moment au mauvais endroit. La porte verrouillée, les pieds et poings liés, l’adolescent n’y comprend pas grand chose.
Dans quelle histoire vient-il de se fourrer ?
Une intrigue originale qui joue sur les âges et les générations qui s’imbriquent les unes aux autres pour mieux nous provoquer et jouer su la corde sensible de nos préjugés. L’auteure a su, en marquant de façon très différente le schéma traditionnel d’une nuance toute particulière, nous faire réfléchir sur les rôles que la société nous impose. Des personnages qui sont tour à tour socialement parfaits ou au contraire déviants sans même que quiconque ne s’en rende compte.
Un thriller bien huilé et efficace qui ne dit pas sa fin mais qu’on suppose.
On aimerait pourtant que les choses prennent une tournure différente pour, pourquoi pas, être un peu plus surpris dans le dernier quart de l’intrigue et satisfait de lire un peu plus qu’un thriller traditionnel. Il n’en est rien ! Dommage car en tant que lecteur, les fins ne manquent pas et en refermant ce livre et en y repensant, on se dit que les fins dérangeantes, provocantes ou mystérieuses n’auraient pas manqué!
Un bon moment si vous aimez connaître la fin avant même de vous être attaché à la trame du roman.
Désordre, Penny Hancock, Sonatine, 2013